Fort de quatre innovations, le satellite franco-israélien Venµs (Vegetation and Environment monitoring on a New Microsatellite) sera lancé le 2eme août par un lanceur Vega au Centre Spatial Guyanais. Venµs est basé sur une plateforme très compacte, un instrument très performant, une programmation d’images innovante et une mission technologique sur la propulsion électrique (CNES).

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VENµS est un satellite innovant, produit de la coopération entre l’Agence spatiale israélienne et l’Agence spatiale française. Trois sociétés israéliennes participent au développement du projet : Israel Aerospace Industries (IAI), en charge du satellite, Rafael, responsable du système de propulsion, et Elop en charge du capteur d’acquisition.

Il aura deux missions principales. La première est une mission scientifique qui consiste en la documentation d’images de champs, de parcelles de terre et de plans d’eau qui seront prises de l’espace. L’objectif est aussi de surveiller, rechercher et développer des méthodes pour préserver la qualité de l’environnement, du sol et des plans d’eau, pour éviter la désertification, et pour protéger les forêts, la végétation et l’agriculture.

© CNES/ill./MOSSAY Laurence, 2011

© CNES/ill./MOSSAY Laurence, 2011

La seconde est une mission de nature technologique, durant laquelle l’opération et la performance du système innovant israélien de propulsion électrique seront testées sur le terrain, comme il est décrit en détails ci-dessous :

12 caméras fonctionnant simultanément Le nom du satellite ressemble à celui de la planète ; cependant, c’est un acronyme pour “Vegetation and Environment on a New Micro Satellite”, ce qui signifie “La végétation et l’environnement sur un nouveau micro-satellite”. VENµS est équipé d’une caméra multi-spectrale qui peut capturer des détails importants, certains n’étant pas visibles à l’œil nu. En analysant et en comparant les photos ensemble, il est possible d’analyser l’état du sol et de comprendre comment la végétation se développe ou si les plantes ont besoin d’eau. Il peut aussi détecter la propagation de maladies ou de contamination des champs et cette information peut être rapidement transmise afin d’alerter les utilisateurs et leur fournir les moyens pour réparer les dommages occasionnés.

Le satellite pourra photographier de vastes régions à travers le monde et fournira des douzaines de photographies par jour, chacune d’entre elles représentant environ 700 kilomètres carrés de terre. En outre, VENµS volera dans une orbite spéciale de l’espace, qui lui permettra de retourner à chacun des endroits photographiés du monde, exactement au même moment et dans les mêmes conditions de photographie que celles de la fois précédente. Cela simplifiera le travail des chercheurs au moment de comparer les photographies et cela leur permettra d’identifier les changements qui ont eu lieu dans le sol et la végétation pendant des périodes de calme ou de trouble, ainsi que de déterminer si le lopin de terre fonctionne normalement ou si, au contraire, il demande une attention particulière.

VENµS est équipé d’une caméra multi-spectrale, comprenant 12 caméras qui fonctionnent de manière simultanée. Plus précisément, il prend 12 photographies du même lieu simultanément – chacune d’entre elles sur une longueur d’onde différente, y compris des bandes dans le champ infrarouge. Les photographies individuelles sont ensuite transformées en une photographie complète et précise, en couleur.

La charge technologique de VENµS comprend un système de propulsion électrique unique, qui est fondé sur des propulseurs à effet Hall. Les systèmes de propulsion électrique sont considérablement plus efficaces pour mener des manœuvres orbitales, que le système classique de propulsion chimique, qui équipe normalement les engins spatiaux de surveillance tel que VENµS. Ce type de système de propulsion électrique permet de minimiser la masse du propulseur au xénon, tout en réussissant des manœuvres orbitales flexibles et en atteignant une durée de vie considérablement plus élevée.

Le satellite VENµS est également équipé d’un système de propulsion chimique commun, dont la taille est comparable à celle d’un réfrigérateur classique, et dont le poids est de 270 kilogrammes.

© IAI/MBT/, 2017

© IAI/MBT/, 2017

IAI est responsable du développement des systèmes du satellite et de la station au sol, tandis que le système de propulsion électrique a été développé par Rafael. Le CNES s’occupe du développement de la caméra multi-spectrale et de la station du traitement d’images. La compagnie qui développe la caméra pour le CNES est Elbit Electro-Optic Systems Elop Ltd.

Après avoir terminé son assemblage, Israël s’est séparé de VENµS le 25 mai 2017, avant le transfert du satellite vers le lanceur situé à Kourou, en Guyane française. Lors d’une cérémonie officielle à la Division spatiale de l’Industrie aérospatiale israélienne (IAI), IAI a transmis le satellite VENµS à l’Agence Spatiale israélienne du Ministère des Sciences et à son homologue français, le Centre national d’études spatiales (CNES). Le satellite sera ensuite fusionné au lanceur Ariane et sera préparé au lancement qui se déroulera cet été en Guyane française.

Le Ministre israélien des Sciences et de la Technologie, Ofir Akunis, a déclaré à la cérémonie : “VENµS est une grande fierté pour l’industrie spatiale israélienne. Je suis très fier que le premier satellite de recherche, initié par le gouvernement israélien et le Ministère des Sciences, soit bientôt prêt au lancement. En tant que Ministre des Sciences, je considère que c’est un objectif essentiel pour encourager les jeunes à devenir des scientifiques qui suscitent la réflexion et utiliser leur créativité pour le bien de l’environnement ainsi que pour promouvoir l’innovation. La collaboration avec la France renouvelle l’immense appréciation avec laquelle les technologies israéliennes sont reçues dans le monde entier”.

Le Président et Directeur général de l’IAI, Joseph Weiss, a ajouté : “Nous sommes très enthousiastes à l’idée de livrer le Satellite de recherche, VENµS, aux agences spatiales israélienne et française. Les meilleurs ingénieurs de satellite et de l’espace de l’industrie israélienne ont participé à ce projet phare, qui marque un nouvel exploit technologique pour l’IAI en particulier, et pour l’industrie israélienne en général. La coopération avec la France dans l’exploration de l’espace nous a donné l’opportunité d’étendre nos horizons de collaboration internationale. Je pense que ce projet constitue une fondation solide pour une nouvelle forme de coopération”.

Jean-Yves Le Gall, le Président du CNES a expliqué : “Maintenant que la COP21 et la COP22 ont souligné le rôle clé des satellites pour étudier et préserver notre climat, je suis ravi de voir que nos ingénieurs spatiaux de niveau mondial travaillent ensemble pour développer VENµS, dans une mission qui aidera les efforts de la communauté internationale à freiner le changement climatique. Je suis aussi très heureux de voir que notre coopération va se poursuivre notamment sur les gyroscopes MEMS”.

Source : Silicone Wadi

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